La parution en septembre dernier du livre « Les Ogres » de Victor Castanet a
mis en lumière les conséquences graves pour les enfants des dérives des
crèches privées lucratives. Pour la FSU Territoriale, seule une gestion publique
de l’accueil des jeunes enfants peut garantir la qualité d’accueil nécessaire au
bien-être et à l’épanouissement des tout petits.
Pour autant, depuis de nombreuses années, le secteur fait face à une crise du
recrutement inédite qui met en péril le fonctionnement de nombreuses
structures. Depuis tout ce temps, les syndicats, les associations, fédérations et
autres collectifs de professionnel·le·s de la petite enfance tirent la sonnette
d’alarme. Les facteurs de cette crise sont multiples.
En premier lieu, les réformes successives, comme par exemple la loi dite
« Morano » qui a conduit à accueillir toujours plus d’enfants avec des moyens
en diminution constante, n’ont fait que dégrader les conditions de travail et
d’accueil. Ces réformes ont de plus facilité les ouvertures d’établissements
privés lucratifs qui y ont vu un moyen de faire du profit au détriment des enfants
et des familles contraintes d’accepter des conditions d’accueil inadaptées.
En outre, le manque d’attractivité et l’absence de reconnaissance de ces
métiers difficiles font fuir les nouveaux diplômés : c’est une situation inédite et
sans précédent. Ainsi, malgré l’urgence d’une revalorisation salariale
significative, la dernière mesure en date, ne fait que permettre aux collectivités
de revaloriser de 100 euros les professionnelles des crèches. Cela reste
largement insuffisant et générateur d’inégalités, car laissé à la main des
employeurs. Cette mise en concurrence des collectivités entre elles ne
permettra pas de résoudre la crise actuelle.
Le manque de moyens et de personnel qualifié induit en outre une crise du sens
des métiers qui participe à la crise du recrutement. Les jeunes enfants ne sont
pas des boites de conserve que l’on peut ranger sur une étagère et ils ne doivent
pas être un enjeu financier. Les professionnel·le·s doivent pouvoir travailler
avec pour seul objectif le bien-être des enfants et de leur famille.
Les professionnel·le·s de la petite enfance disent STOP !
Le gouvernement ne peut rester sourd à la détresse de ce secteur et doit enfin
trouver des solutions.
La FSU Territoriale revendique :
- Un plan d’investissement pour construire et rénover les bâtiments qui
accueillent enfants et personnels, notamment sur le plan de la circulation de
l’air, de l’isolation énergétique et des vagues de chaleur ; - La prise en compte de la hauteur réelle de l’inflation pour revaloriser dès
maintenant et dans l’avenir le point d’indice ; - L’attribution des mesures issues du Ségur de la santé à toutes les
professionnelles de la petite enfance ; - L’amélioration des grilles indiciaires de ces métiers fortement féminisés pour
réduire les écarts salariaux entre les femmes et les hommes dans la fonction
publique ; - Une qualité d’accueil garantie par un ou une professionnel·le pour 5 enfants
et par au moins 50% de professionnel·le·s les plus qualifié.es en crèche. - Un accueil en surnombre limité à 110% des inscrits en crèche.
- Une surface de 7m2 minimum par enfant en crèche, garantie sur tout le
territoire. - L’élévation globale des niveaux de qualification des professionnel·le·s de
l’accueil individuel et collectif par la formation initiale et la formation continue
diplômante. - Un plan d’urgence de formation et de recrutement.
La FSU Territoriale, avec le collectif « Pas de bébés à la consigne »,
continue d’alerter les pouvoirs publics, et à mobiliser les personnels pour
l’amélioration des conditions de travail dans le secteur de la petite
enfance.
C’est pourquoi la FSU Territoriale appelle à participer massivement à la
journée de mobilisation du mardi 19 novembre 2024.
Toulouse, le 8 novembre 2024
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